Après deux années difficiles, le marché des produits de la mer reprend des couleurs. Malgré la déconsommation et les arbitrages budgétaires, certains segments redonnent de la vitalité à un rayon stratégique. Par Frédérique Guénot
Longtemps produit star, le saumon fumé traverse une période compliquée. En recul de -0,8 % volume à CAM P6 2025 selon Circana (et -6,8 %à CAM P6 – 2024), il souffre de son prix élevé, de son origine souvent lointaine et d’une image jugée moins qualitative par les consommateurs. S’il reste la deuxième espèce la plus consommée en France, derrière le cabillaud, il est de plus en plus arbitré au profit de produits alternatifs. « Le saumon fumé est devenu un produit perçu comme cher et peu local. Cela pousse les industriels à se repositionner sur la truite », analyse Clotilde de Chauvelin, consultante senior chez Circana.
Truite fumée, nouvelle star du rayon La truite fumée s’impose désormais comme LE moteur du marché. Avec une croissance de + 12,6 %, elle devient l’alternative naturelle au saumon. Plus locale, avec près de 60 % des truites fumées originaires de France, plus accessible et mieux perçue sur le plan environnemental, elle incarne la tendance du “produit refuge”. Dans les Landes, Aqualande, avec ses marques Ovive et Landvika, illustre cette dynamique. Issue d’une coopérative d’aquaculteurs, l’entreprise fédère une quarantaine de piscicultures familiales et produit 68 % des volumes de truite fumée en France. « Notre modèle reste fidèle à son ADN coopératif : objectif équilibre économique, mais sans surexploitation ni spéculation », détaille Xavier Boutillot, directeur commercial et marketing. Élue Saveur de l’année 2025, la marque Landvika a confirmé que la truite n’était plus une alternative secondaire, mais un pilier du rayon traiteur de la mer. Autre acteur engagé sur ce segment, Guyader Gastronomie veut capitaliser sur la truite pour incarner l’identité bretonne. « La truite présente plusieurs avantages : son prix, son origine locale et une image plus durable. Nous voulons en
